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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 21:35
Tout le monde n'est pas Bill Bernbach. Remontant hier au chef-lieu après une rude et belle journée, je fus estomaqué par la créativité de nos publicitaires. Sur un grand panneau d'un carrefour de la Route de La Châtre, on m'avertissait ainsi que La Ligue 2, y'a pas mieux ! J'eusse dû prendre une photo de la chose, aujourd'hui elle a disparu. Dommage. La Ligue 2, y'a pas mieux ! c'est quand même un sommet dans le slogan. Il faut dire que deux rime avec mieux. Il fallait y penser.

RTL2, y'a pas mieux ! Non, ils n'ont pas encore osé. Il faut dire que la pub de RTL 2 n'est pas confiée comme celle de La Berri à des gougnafiers de province. C'est une agence de la capitale qui a dû pondre cet immortel slogan : RTL2 ce n'est pas de la radio, c'est de la musique.
Renseignement pris, c'est un ancien slogan abandonné en 2000 et qu'ils ont repris depuis 2006 (je suis légèrement à la bourre). J'ai bien compris le message : RTL2, ce n'est pas du crachouillis de transistor. La logique est défiée : la radio (medium) ne s'oppose pas en principe à la musique (contenu du médium). C'est bien le caractère incongru du message qui fait sa valeur choc.

N'empêche, ça m'énerve.

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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 22:27
En 1960, le publicitaire américain Bill Bernbach a mission de promouvoir la Coccinelle de Wolkswagen. A une époque où l'on prise la bagnole de grosse dimension, l'affaire n'était pas gagnée. Son coup de génie c'est alors de jouer sur les défauts même de la petite caisse teutonne. D'où ce slogan imparable : Think small.
En fait, c'est en lisant Play, le livre d'Olivier Douzou (Editions Memo, 2007) que j'ai découvert tout ça. Douzou est un illustrateur génial qui a donné ses lettres de noblesse aux Editions du Rouergue, imposant un style graphique nouveau à la littérature de jeunesse. Dans Play, il évoque les jouets de son enfance. Il ne donne pas sa date de naissance, mais il est clair qu'il n'est pas né longtemps après 1960 (je vérifie : c'est bien cela, il est né en 1963, à Rodez).
On y retrouve les autos miniatures, les Norev, Majorette et Dinky Toys, le jeu des Mille Bornes, le Meccano, Bonne nuit les petits et la Maison de Toutou, bien d'autres choses encore, de bonnes giclées d'enfance quoi.

"Tu es fasciné par la réduction en général et tout ce qui consiste à faire plus petit, avec les souvenirs de la construction, de l''enfance et du jeu.
Le dessin évoque l'habileté des doigts, mais c'est oublier les espaces secrets du cerveau dans lesquels on se promène. Ils sont infinis.
On aime les jouets parce qu'ils sont dans la proportion de ces espaces, comme on aime les lettres pour ce qu'elles expriment malgré leur taille.
Comme les cartes géographiques, les plans d'architecte ou les livres qui nous rendent géants et acteurs parce que nous en possédons le défilement et la voix."

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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 09:04
Epictète. C'était d'Epictète cette maxime, du moins l'avait-il lu, il ne savait plus dans quel bouquin. En tout cas, une nouvelle fois, il se l'était repassée dans la tête, quand le grand corvidé flegmatique qui becquetait le talus avait finalement décidé de s'envoler devant lui, croisant sa route. C'est du bonheur, si tu veux, que le corbeau t'annonce. Du bonheur, il n'en demandait pas tant, il était plus modeste, qu'il fut au moins préservé du malheur lui suffisait grandement.
Il avait bien compris qu'Epictète, disant ces mots, défiait la superstition, et entre autres les présages funestes de la gent aviaire. C'était une parole de liberté, aussi s'en était-il emparé. Car  la superstition, cette chienne stérile qui ne garde qu'une maison vide, il la savait chevillée dans les replis de son cerveau. Et c'était devenu rituel, chaque fois qu'un corbeau croisait la Twingo, il se répétait la phrase. Sauf que maintenant, il se serait senti en danger s'il ne l'avait pas répétée justement. La phrase fonctionnait comme un exorcisme, une prière conjuratoire.
Les mots qui niaient la superstition étaient devenus les supports d'une nouvelle superstition. Et il avait beau trouver ça ridicule, il ne manquait pas de sacrifier au rite. Et plutôt deux fois qu'une.
De la même façon, chaque matin, il ne pouvait voir s'éloigner les siens sans les accompagner du regard jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans le virage de l'allée. Et sa main droite touchait le bois de la porte d'entrée. Furtivement certes , comme une concession à l'être rationnel qui le gouvernait la plupart du temps (un spectateur distrait n'aurait rien remarqué) , mais réellement, invariablement.
Son anxiété s'apaisait ainsi. L'être rationnel en avait pris son parti.
Il aimait voir les corbeaux, au loin, dans les labours, le bec dans la terre noire. C'est que le monde l'avait oublié, ne se souciait pas de lui. Et parfois une nouvelle anxiété le saisissait : et si le monde n'était qu'indifférence ?


Découvrez Jim Crow!
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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 13:47
Samedi 27 septembre, Chassignolles, 21 h.

Bar à trois, un comptoir comme piste aux étoiles, des bistrophysiciens fous, une farce cosmique entre Beckett et Star Strek, Raboliot et Blade Runner.
L'humour loufoque d'Yvan Bernaer servi sans glaçons par un trio non remboursé par la Sécurité Sociale (risque de claquage du zygomatique).

Une interrogation poignante sur la place de l'homme dans l'univers, et celle du tire-bouchon derrière le bar.
Prix : j'en sais rien (une misère de toute façon).
Sponsor : Banque Lehmann Briothers.
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25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 21:33
Bon, j'ai attendu la fin septembre pour la ramener, moi, Klapic le mauvais coucheur. C'est que je voudrais toucher deux mots ici de la Poste, cette bonne vieille Poste qu'on va nous privatiser bientôt. Et c'est dommage parce qu'elle fait déjà beaucoup d'efforts pour ne plus ressembler tout à fait à un service public, c'est-à-dire un service qui rend service aux gens. Ça a l'air con dit comme ça, mais il y a de fait des services qui ne rendent plus tellement service. Sont là pour taxer le bon peuple et faire gagner un max à leurs actionnaires. Comment  appeler ces pseudo-services ? Je sèche.
Donc la Poste. Je pratique deux bureaux : La Châtre et Châteauroux.

Primo, La Châtre. Elle était ouverte entre midi et deux, terminé. C'est social : les guichetiers peuvent aller bouffer. Très bien. Non, ce que je déplore le plus, c'est la disparition de la petite vitrine des nouveaux timbres. J'aime bien affranchir ma correspondance personnelle (car j'écris encore des lettres à la main, moi, faut pas croire) avec de beaux timbres. Avant, on pouvait admirer les dernières créations. Terminé là aussi. Il faut demander au guichet.

Deuxio, Châteauroux. C'est la taille au-dessus. Donc il y a souvent une dame qui vend les produits dérivés de la Poste, ils ne font pas encore les préservatifs mais ça ne devrait pas tarder. A la Maison de la  Presse à Tasonlande, on vendait bien un temps des collants. Ils devraient essayer. Diversifier, il n'y a que ça de vrai.
Dernière innovation : mercredi, je vais poster un colis. Un gentil monsieur me denande ce que je viens faire, puis me montre qu'il faut désormais demander un ticket à une borne. Un numéro vous est attribué et vous n'avez plus qu'à lorgner un panneau électronique jusqu'à ce qu'il apparaisse. Vous vous rendez alors au guichet idoine. Nous étions quatre dans la boutique, et trois guichets étaient ouverts. J'étais content : la modernisation avait atteint le chef-lieu.
Je me suis demandé si le monsieur allait rester longtemps à cette place. Mais c'est certainement  juste pour quelque temps. Il faut bien faire un peu de pédagogie, le berrichon étant, c'est connu, rétif à la nouveauté.



Découvrez The Beatles!
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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 15:51
Intéressante vidéo découverte grâce à Etienne Mineur, qui l'avait lui-même repérée sur le site Koreus.com. D'après Fred Boot, l'un des commentateurs de l'article, "Walt Disney, du moins son équipe, utilisait littéralement le procédé du copier-coller grace à la technologie Xerox dès 1960 avec les 101 Dalmatiens".

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 17:18
Certains vont penser que ça tourne à l'obsession. Peut-être bien après tout... Mais que voulez-vous, alors que je flâne nonchalamment dans les allées de Cultura (désolé, je ne fréquente pas que les librairies indépendantes, je ne vais pas vous mentir), je vois sur l'étal des nouveautés en Livre de Poche Le Vampire de Ropraz de Jacques Chessex. Un auteur que je ne connais que par quelques chroniques littéraires, assez pour savoir qu'il ne donne pas précisément dans la bluette (il a eu le prix Goncourt en 1973 avec L'Ogre, c'est dire sa prédilection pour le monstrueux).

Et de fait je ne suis pas déçu : c'est rugueux, c'est fort. Inspiré de faits réels, ce court roman, sans vous filer vraiment les jetons, vous dresse un tableau assez âpre de la campagne suisse au début du siècle dernier.
Voici le résumé de la quatrième de couverture, quand les résumés sont bien faits, il faut en profiter : "En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d'une méningite.
Un matin, on trouve le cercueil ouvert, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme. Puis, à Carrouge et à Ferlens, deux autres profanations sont commises. Le nommé Favez, un garçon de ferme, est le coupable idéal. Condamné, emprisonné, soumis à la psychiatrie, on perd sa trace en 1915. A partir d'un fait réel, Jacques Chessex donne le roman de la fascination meurtrière.
Qui mieux que lui sait dire la " crasse primitive ", les fantasmes des notables, la mauvaise conscience d'une époque ?"

Allez, en prime, un petit extrait, début du chapitre V :
"En attendant il court, il court, le vampire de Ropraz, cousin lointain et si ressemblant de Drakul, maître lunaire des abrupts de la Valachie et de la Transylvanie désolée de crimes. Il a pour lui l'effrayante parenté des Carpates et des contreforts vaudois aux noires forêts où il se cache, affûte sa soif et sa faim, le mangeur de la pure Rosa."
On peut lire aussi la belle chronique que Jean-Claude Lebrun consacre au livre dans l'Humanité.
Et, j'allais oublier,  bon anniversaire au Vampire du Sentier, alias le Baroudeur (480 ans aujourd'hui) !



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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 21:05
Moi, je voulais pas descendre à la cave. C'est mon beau-père qui m'a poussé dans l'escalier. "D'abord c'est pas une cave, c'est une crippe", il a dit. C'est la grosse dame devant qui m'a retenu, enfin qui m'a arrêté. J'avais le nez dans son manteau en fourrure de lapin. Peut-être que c'était pas du lapin, mais moi ça m'a fait penser au lapin, et ça ne sentait pas bon. Mais ce qui sentait encore moins bon, c'est ce qui venait de la cave, mais personne à part moi ne semblait en être incommodé. C'était une odeur étrange, comme une odeur de moisi mais plus forte, et en même temps douce, douce comme un baiser de vipère, je ne sais pas ce que c'est qu'un baiser de vipère mais c'est ce qui m'est venu à l'esprit quand j'ai senti ça. Ce n'était pas la peine d'en parler, on se serait encore moqué de moi. Il a fallu descendre.

Des ombres. Des flambeaux sur le mur. Au fond, il y avait un homme, un seigneur du Moyen Age, c'est-à-dire un acteur comme ceux qu'on venait de voir sur le chemin de ronde, qui s'étaient battus avec  les épées lourdes en poussant de grands cris. Du chiqué, avait dit Gérald - Gérald, c'est mon beau-père. Là, l'acteur était tout seul, assis sur une botte de paille. Ce devait être un seigneur prisonnier.

Et puis une longue  boîte, qui était dans un renfoncement  sur la droite, s'est ouverte, une main est apparue, le couvercle a glissé et un monsieur très blanc de figure est sorti très lentement. Et j'ai compris que l'odeur c'est de qu'elle venait. Tout le monde a applaudi, sauf moi, et le seigneur sur sa paille qui roulait des yeux méchants vers ce grand échalas aux yeux rougis et tout poussiéreux qui se dépliait devant lui. Et qui a ouvert la bouche sans pourtant dire un seul mot, et quand j'ai vu ses canines tâchées de sang noir, j'ai compris que c'était un vampire. Là, tous les gens ont rigolé et quelques-uns ont pris des photos. Les flash ont crépité comme  une de ces volées de pétards qu'on se paye des fois avec les copains derrière la vieille gare. Le vampire a mis ses longues mains maigres devant sa tête et il est même tombé par terre. La grosse dame au lapin en pleurait tellement elle rigolait. Et puis Vincent, le copain de mon beau-père, a dit que ça puait dans le coin. J'étais content que quelqu'un enfin s'en aperçoive. Mais lui on l'a cru, et tout le monde est remonté dare-dare.

J'étais le dernier parce que tous les grands me passaient devant sans faire attention à moi, j'ai juste entendu dans mon dos comme un sac de grains qui tombe sur le sol. Je ne me suis pas retourné.

Gérald en avait marre de tout ce cirque, et comme Vincent était d'accord avec lui, on n'a pas continué la visite. On est allés au PMU, ils ont gratté des Banco et des Astro mais ils ont rien gagné. Et puis mon beau-père a voulu vérifier sa grille de Keno. Il la retrouvait pas. Il a dit que putain il avait dû la laisser tomber au château, dans la crippe.  Vincent a voulu le retenir, mais rien à faire, il m'a dit de rester là avec son pote, au moins jusqu' à ce que ma mère revienne de ses ménages.

Il est jamais revenu. Ma mère pense qu'il s'est taillé comme un beau salaud qu'il était. Et que si ça trouve, il l'avait gagné le Keno, qu'ils avaient joué ensemble. Fumier. Elle l'aurait largué bientôt de toute manière, mais je sais bien qu'elle disait ça pour se consoler. Un jour, j'ai dit qu'il avait dû s'enfuir avec la grosse dame au lapin, parce que les journaux plus tard avaient dit qu'elle avait disparu elle aussi ce jour-là, après sa visite au château. Ma mère m'a fichu une baffe et a menacé de m'enfermer dans la cave de l'immeuble. Comme j'étais devenu tout blanc, elle m'a pris dans ses bras.

Pardonne-moi mon chéri, tu sais bien que j'en suis incapable.

Mais moi j'épiais les veinules écarlates qui sillonnaient ses yeux fatigués.



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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 21:51
Parfois une chanson vous chavire et vous ne savez pas très bien pourquoi sur l'instant, car ça peut être un morceau de variétoche infâme, une daube à vous filer la honte de l'évoquer avec des potes. En fait, ce n'est pas la musique en elle-même qui vous a touché, c'est le souvenir qu'elle a remué, la mémoire qu'elle a fait affleurer. Pour ne prendre qu'un exemple personnel, le tube de Culture Club, Do you really want to hurt me ?, est indissolublement lié au petit mois de service militaire passé à Avord. Dans le foyer,  il passait quasiment en boucle toute la journée. Et encore j'ai cité là un morceau somme toute honorable...
Tout ça pour dire que la bande-son de notre jeunesse (car c'est surtout pendant la jeunesse que l'on est réceptif à la musique, que l'on en a comme un besoin viscéral) n'est pas faite que de pièces choisies : le bruit de fond des hit-parades nous a, bien malgré nous, parfois contaminés. Et nous devons reconnaître avec honnêteté ( je parle au moins pour moi) que certaines chansonnettes de bas étage nous donnent parfois du plaisir (je ne parle pas d'une certaine tendance boboïde qui se fait à l'inverse carrément une gloriole de priser hystériquement ce répertoire).
Tout ça pour en venir où ? Ah oui, je voulais vous parler d'un autre blog que j'aime bien, celui de Richard Gonzalez, journaliste et photographe. L'autre jour, il affichait sur le lecteur Deezer, dont il use, comme moi, de temps en temps, le même morceau de Pink Floyd : The Great Gig in the Sky. Coïncidence encore.
C'est juste encore l'occasion de découvrir quelqu'un qui sait regarder, qui voyage et n'oublie pas d'ouvrir les yeux sur les merveilles et aussi les misères des pays qu'il traverse ; quelqu'un aussi qui écrit avec beaucoup de poésie et de tendresse.
Pas de photo pour ce billet : allez voir les siennes. Ou la dernière du Tampographe, dans un autre style, il est vrai.


Découvrez Culture Club!
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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 22:18
J'ai déjà évoqué ici cet artiste, dessinateur et écrivain, qui vit discrètement à La Châtre avec sa femme Cécile Reims, graveur et écrivain de grand talent elle aussi. Il se trouve qu'une vaste exposition a lieu actuellement et jusqu'au 8 mars 2009 à la Halle Saint-Pierre, près de Montmartre, présentant  une rétrospective de leurs deux oeuvres.

Et France-Culture s'associe à l'événement en consacrant  à Fred Deux l'émission  A voix nue,, du lundi au vendredi, de 20 h à 20 h 30. Si vous avez comme moi loupé les trois premières, vous pouvez encore réécouter l'ensemble pendant une semaine. Ne vous en privez pas, l'homme est un extraordinaire conteur. Il est l'hôte régulier d'Alain Veinstein, dans Du jour au lendemain (émission hélas bien tardive), et l'on doit dire que c'est du pain bénit pour l'interviewer : une question d'introduction et c'est parti, l'artiste déroule sa vie, attention pas en un déferlement nombriliste, non, pas du tout,  sa vie à lui a été trempée dans les acides du siècle passé, et tout son art est tentative opiniâtre de sauvegarder  le feu intérieur, à travers la maladie, la pauvreté, la guerre
...


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