6 octobre 2009
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18:40
A côté
de Petit Jean, le dépassant d'une bonne tête, polo clair à rayures contrastant avec les blouses sombres encore majoritaires, voici Moreira. Moreira le Portugais, l'étranger de la
classe, mon copain Moreira. C'est le premier ici dont je puis dire "c'était mon copain" (Paton le deviendra plus tard, mais en 1971 il était encore dans la zone grise des camarades).
Pourtant je ne me souviens de rien de précis, juste cette sensation d'une présence ancienne, d'une affinité fondée sur je ne sais quoi de presque impalpable. Pourquoi, dans un groupe de trente, deux êtres se choisissent-ils, se trouvent bien ensemble, se rejoignent chaque matin dans un coin de la cour ? Pourquoi celui-ci et pas un autre ? Ce ne sont pas les idées qui nous rassemblent, ce ne sont pas les origines familales ou ethniques, ce ne sont pas encore vraiment les passions communes. Mystère de ces amitiés de l'enfance, qui parfois perdurent (j'ai sur cette photo des amis de bientôt quarante ans !), le plus souvent s'évanouissent. Moreira s'est évanoui au début du collège. Nous n'étions plus dans la même classe et il quitta Tasonlande, un de plus, et je n'entendis plus jamais parler de lui.
Il était calme et solide. Regardez-le sur la grande photo : rien à voir avec la posture de Petit-Jean. Tout à l'inverse, les mains dans le dos, les pieds bien écartés, bien ancrés au sol. Un roc. Solide, je vous dis, rassurant sans doute pour le timide que j'étais. Moreira, je te salue.
Pourtant je ne me souviens de rien de précis, juste cette sensation d'une présence ancienne, d'une affinité fondée sur je ne sais quoi de presque impalpable. Pourquoi, dans un groupe de trente, deux êtres se choisissent-ils, se trouvent bien ensemble, se rejoignent chaque matin dans un coin de la cour ? Pourquoi celui-ci et pas un autre ? Ce ne sont pas les idées qui nous rassemblent, ce ne sont pas les origines familales ou ethniques, ce ne sont pas encore vraiment les passions communes. Mystère de ces amitiés de l'enfance, qui parfois perdurent (j'ai sur cette photo des amis de bientôt quarante ans !), le plus souvent s'évanouissent. Moreira s'est évanoui au début du collège. Nous n'étions plus dans la même classe et il quitta Tasonlande, un de plus, et je n'entendis plus jamais parler de lui.
Il était calme et solide. Regardez-le sur la grande photo : rien à voir avec la posture de Petit-Jean. Tout à l'inverse, les mains dans le dos, les pieds bien écartés, bien ancrés au sol. Un roc. Solide, je vous dis, rassurant sans doute pour le timide que j'étais. Moreira, je te salue.