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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 14:39

Extrait d'un entretien du cinéaste Arnaud Desplechin avec Sylvain Bourmeau, dans la revue en ligne AOC (réservé aux abonnés).  Desplechin est né le 31 octobre 1960 à Roubaix.

"J’aime énormément Le Rouge et Noir… mais je n’ai plus l’âge pour sélectionner ce livre. Je vais donc vous asséner une lecture brève de la Vie de Henry Brulard, dans une édition magnifique, la bonne édition qui comprend tous ses repentirs, le roman étant resté inachevé. De lire Stendhal se relisant… cela me rendait fou de joie. Contrairement à Flaubert, il s’irritait de compter 12 pieds dans une phrase ! Il notait un point d’exclamation au crayon dans la marge, comme s’il se disait « Oh la honte ! »… Il se corrigeait en rajoutant un « donc » ou un « et » ou il coupe pour arriver à onze parce que, sérieusement, on n’écrit pas en alexandrins ! Ce refus de la pompe chez Stendhal en fait l’un des écrivains de langue française que j’admire le plus. Pas le plus, c’est pas vrai mais je ressens de la fraternité envers lui, comme avec « L’homme aux rats». Et je suis en train de lire sa correspondance qu’un ami m’a offert dans une très belle édition, et je sais comment il pense… Il a d’autre part écrit ce tout petit essai, Racine et Shakespeare. Je n’ai pas fait d’études, je voyais le théâtre comme appartenant à la bourgeoisie et je n’ai jamais rien compris à Racine… contrairement à Shakespeare. Et Stendhal il était comme ça. J’ai vraiment infiniment aimé cet homme. Je me suis d’ailleurs rendu compte avec stupeur, pendant le confinement, que j’ai eu 60 ans et que j’avais désormais dépassé l’âge de Stendhal à sa mort. J’ai éprouvé à cette pensée un sentiment très étrange, inconfortable, qui m’a rappelé le tout début de cette œuvre et son appareillage de notes."

 

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8 avril 2021 4 08 /04 /avril /2021 15:42

Vu hier soir ce film d'Ozu qui me faisait signe à la médiathèque.

En cherchant ensuite à en savoir plus long, j'apprends qu'il est sorti en 1960. Trois ans plus tard, Ozu mourait dans sa soixantième année.

Il y a de bonnes scènes de tasonnerie nipponne, qui ne sont pas sans rappeler certains dessins...

Extrait du célèbre Monsieur Tason tombe dans une embuscade.

 

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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 17:26

"Samedi 6 Août 1960

          Soleil. " Le restaurant d'anguilles Takégawa " ; Ier jour de tournage avec Saburi et Hara : 7 plans dans les temps. Bain en rentrant et télévision. Tsukimori est venu ce matin pour décider de sa participation au Galas de la Tôhô. Quinzième anniversaire de la bombe d'Hiroshima."

Yasujiro Ozu, Carnets 1933-1963, Carlotta éditions

René Noël : "Yasujiro Ozu, né et mort un 12 décembre à l'âge de 60 ans, commence son journal au milieu de sa vie, le 1er janvier 1933, la vie n'est pas là où la plupart lui tourne le dos, se dit-il, mais devant la liberté elle-même, premier mur et prison aux yeux des hommes lucides, dans les énergies mobiles, créatrices de formes et de leurs liens, hasards de la naissance à une époque et dans une famille données, révolutions des astres dans nombre de ses films où les acteurs tournent, plus encore qu'ils bifurquent, lorsqu'ils entrent chez eux, plusieurs fois dans le même film, lorsqu'ils montent les escaliers ou à l'improviste, ont ce mouvement de la terre arrondie, en rotation, improvisent un tour sur eux-mêmes, par jeu, rituel, goût de se savoir partie prenante des cycles saisonniers, Ozu attentif dans son journal aux saisons, aux nourritures, à la nature, tout autant qu'il l'est aux objets divers et variés, importés avec le cinéma, qu'il adopte, électricité, télévision."

 

https://laboutique.carlottafilms.com/products/yasujiro-ozu-carnets-1933-1963

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18 janvier 2020 6 18 /01 /janvier /2020 23:32

Une éternité, voire deux, que je n'avais pas écrit ici. Difficile de pousser plus loin la tasonnerie : 2019, pas un article. Nada, rien. Et cela aurait pu continuer longtemps comme ça, j'avais bien droit à un peu de repos après avoir publié la bagatelle de 1058 articles. Eh oui, 1058 ! On approchait du stakhanovisme, dure constatation pour un tason. Et puis voilà qu'aujourd'hui même, 18 janvier 2020, j'apprends fortuitement en tombant pour la première fois sur le blog au nom sémillant de Barbotages l'existence d'un livre intitulé 1960. Ecrit par un certain Jacques Barbaut, né justement le 18 janvier 1960.

Je lis sur le site de l'éditeur que "1960 se veut la chronique d’une année exemplaire. Un étonnant almanach qui, par le biais de textes, d’images et de jeux typographiques, organise chronologiquement, du 1er janvier au 31 décembre, le montage de la matière littéraire, poétique, artistique, politique, sportive… d’une année. Ce qui apparaît, au-delà du vertige encyclopédique, c’est la réinvention d’une « origine » et la mise en lumière de ce qui constitue un temps."

Le livre, 144 pages, est vendu au prix, c'est logique, de 19,60 euros.

Il est paru en 2013. Mais c'est aujourd'hui que Jacques, né en 60, a 60 ans. on atteint la perfection.

Je vais donc ranger cet articulet dans la catégorie 1960. Et je me pose la question : Pourquoi, nous, natifs de 60, sommes si obsédés par cette année, au point d'en faire un livre ou une rubrique de blog ? On nous dira que nous sommes tout simplement de gros égocentriques. Et peut-être que ces mauvaises langues ont raison.

Je ne disserte pas davantage, je veux publier cette note ce 18 janvier, et il me reste dix minutes.

Note à benêts : N'oubliez pas la fête des Tasons le 22 février 2020 (22/02/2020 : que des deux et des zéro).

 

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 14:05

 

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:21

La première trace télévisée de Thierry Roland, une interview de basketteurs le 7 mai 1960. La voix est déjà celle qu'on connaît, mais le gars est plus timide. Je remarque qu'il s'adresse au jeune basketteur en l'appelant par son nom de famille, Degros. Alors, Degros, confiant ? C'était l'usage à l'époque.

 

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 23:24

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/54/Clark_Gable_and_Claudette_Colbert_in_It_Happened_One_Night_film_trailer.jpg/320px-Clark_Gable_and_Claudette_Colbert_in_It_Happened_One_Night_film_trailer.jpg

 

Le triomphe de The Artist aux Oscars ne doit pas faire oublier que d'autres Français en d'autres temps avaient eu droit aux suprêmes honneurs ricains. Et quand je dis Français, je devrais plutôt dire Françaises, car après  Claudette Colbert, née Émilie Claudette Chauchoin, qui rafle la mise en 1934 avec son rôle dans New York-Miami de Frank Capra, c'est en 1960, année qui nous intéresse, que Simone Signoret, de son vrai nom Simone Kaminker,  reçoit l'Oscar pour son interprétation dans Les Chemins de la haute ville (Room at the top)

 

http://img.incine.fr/affiches_film/big/Les-chemins-de-la-haute-ville_23521_1319531386.jpg

 

1960, c'est aussi une année faste pour Annie Girardot, de son vrai nom Annie Girardot, avec Rocco et ses frères, de Visconti, qui la rend célèbre :

 

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 16:11

Je tombe aujourd'hui sur un article du CNRS, daté du 8 février 2012, consacré à un mathématicien dit de génie que je ne connaissais absolument pas (mais il faut dire que, comme tout le monde, je connais plus de sportifs médiocres et de people abrutis que de mathématiciens de génie, ce qui en dit long sur le statut de la science dans notre société). L'animal rare se nomme Alexandre Grothendiek, il est français (mais apatride jusqu'en 1971, où il demandera sa naturalisation, une fois certain qu'il ne fera pas de service militaire). Sur ses travaux, je vous renvoie à l'article cité : la recension est impressionnante. L'homme, qui refuse tous les honneurs, âgé aujourd'hui de 83 ans, vit quasiment en ermite dans les contreforts des Pyrénées, en proie, semble-t-il, à une paranoïa aiguë.

 

Il est l'auteur d'une colossale autobiographie de presque un millier de pages, Récolte et semailles, qui n'a pas trouvé d'éditeur (on préfère se gaver des souvenirs de Poulidor ou de Candeloro, il est vrai que ça se vend mieux), texte qu'on peut en revanche trouver facilement sur le net.

 

Pourquoi parlé-je de ce lascar aujourd'hui, dans cette rubrique 1960 ? En fait, l'année n'a rien de particulier dans l'itinéraire du matheux fou, mais c'est le millésime de la parution des Eléments de géométrie algébrique, dont la page de titre est reproduite dans l'article.

 

http://images.math.cnrs.fr/IMG/gif/ega.gif

 

Voilà c'était aussi l'occasion  de parler  de l'un de ceux que l'on n'appelle plus des savants, mais qui méritent bien d'être honorés, si ce n'est par des honneurs officiels, par un peu de notre attention et de notre précieux temps.

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 21:39

Lu dans Hymne, le dernier opus de Lydie Salvayre, hommage vibrant à Jimi Hendrix.

 

"En 1960, il peignit en rouge la nouvelle Danelectro que lui avait achetée sa tante, se fit sans difficulté renvoyer du lycée, s'essaya sans conviction à faire l'aide-jardinier, s'engagea dans les paras pour échapper à la prison après avoir été surpris au volant d'une voiture volée, intégra le 101e régiment aéroporté à Fort Campbell dans le Kentucky, se déclara fier de servir sous la bannière étoilée, demanda à son père de lui faire parvenir sa guitare, dormit avec elle sous l'oeil goguenard des camarades de chambrée, s'enchanta d'entendre jouer le blues dont cet Etat du Sud portait la tradition, rencontra Billy Cox, créa avec celui-ci et le renfort d'Alphonso Young le groupe des King Kasuals, et se produisit quelquefois dans un club de Clarksville, pas très loin de sa base." (p. 78-79)

 

Tout le livre s'articule autour de ce matin du 18 août 1969, à Woodstock, où Jimi Hendrix joue en le réinventant complètement l'hymne américain The Star Spangled Banner.

 

 


Jimi Hendrix > Star Spangled Banner (Woodstock) par beepbeep44

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 21:56

Déception. Je ne sais plus quelle émission de télé à la noix m'a induit en erreur : elle prétendait que Le petit bal perdu, ma chanson préférée de Bourvil,  avait été chantée pour la première fois en 1960. Vérification faite - car je suis en ces matières plus prudent qu'un vigile de centrale nucléaire - c'est faux : la chanson date de 1961. Néanmoins, je vais tout de même me faire le plaisir d'en poster la vidéo ici :

 

 

 

Et même que je vais vous mettre par dessus le marché la géniale chorégraphie qu'inventa  là-dessus Philippe Découflé, en 1994, avec la danseuse Pascale Houbin.

 

 

 

Non, ce qui est vraiment de 1960, c'est le prix de l'Eurovision de cette année-là : Tom Pilibi, interprété par Jacqueline Boyer.

http://data0.eklablog.com/rocky/mod_article2623624_1.jpg?9850

 

 

 

 

Je dois cette merveille à François Morel, par ailleurs grand admirateur de Bourvil, qui cite la chose dans sa chronique de vendredi dernier sur France Inter. 

 


A A A par franceinter

 

Quatre vidéos pour ce soir, ça suffit amplement. A la revoyure.

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