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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 18:25

En cette nouvelle année, je reste fidèle aux marottes, manies et obsessions des années précédentes. Ainsi vais-je continuer à recenser les apparitions fortuites, dans mon quotidien de lecteur et d'observateur, de l'année 1960, matrice de la tasonnerie historique. Je dis bien fortuites, dans le sens où elles ne proviennent pas d'une recherche (alors qu'il serait si simple de taper 1960 dans Google, mais voilà c'est trop simple, ça ne m'intéresse pas), car ce qui me plaît c'est sans doute de repérer les traces de ce passé dans le présent, ce qui affleure d'une année qui a maintenant 51 ans de décalage avec l'actualité, qui s'enfonce petit à petit dans l'abîme du jadis.

Voici donc le résultat de ma dernière cueillette.

1. En 1960, le musicien John Cage présente à la télé, dans une grande émission populaire, une pièce de musique qu'on peut bien faire entrer dans l'immense et incatalogable catégorie de la musique tasonne. Ça s'appelle Waterwalk et la particularité ce sont les instruments : autour du piano, on a baignoire remplie, arrosoir, cocotte-minute, bouteille de vin, couvercle, siphon, etc., que Cage manipule, bouscule, démantibule. Cette création aux allures de canular sert encore d'inspiration aux artistes d'aujourd'hui.

 

 

Conseil : aller tout de suite à 5' 40 pour passer le baratin du présentateur.

 

2. En 1960, l'écrivain anglais David Lodge, dont on publie ces jours-ci une biographie romancée de H.G. Wells, l'auteur de La Guerre des Mondes, écrit son premier roman, The Picturegoers (inédit en France).

 

3. En 1960,  Eve Arnold, artiste américaine, première femme à avoir intégré la prestigieuse agence Magnum, prend des photos de tournage des Misfits, de John Huston. Ce sont surtout ses photos de Marylin qui ont fait sa notoriété : la star y apparaissait au naturel, loin des sunlights des studios.

marylin.jpg

 

clark-gable.jpg

 

Installée en Angleterre depuis 1962, Eve Arnold est morte à Londres le 4 janvier 2012 dans une maison de retraite (elle aurait eu 100 ans le 21 avril prochain).

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 21:48

Ça tasonne sévère par ici. On ne peut pas dire qu'on vous inonde sous le flot de la prose tasonne. A l'heure où la zone euro est au bord de l'implosion, que les sommets de la dernière chance se multiplient, le tason se demande si les agences de notation - la dernière incarnation de la racaille dynamique - vont se pencher sur son cas. Le triple A est menacé : le tason ne fait rien pour rassurer les marchés. Le marché, petit être fébrile, aime à être rassuré. Apeuré, il vous monte le taux d'intérêt. Virez quelques fonctionnaires, taxez une bonne palanquée de pauvres, et aussitôt il reprend de la couleur. C'est simple au fond. Le profil psychologique de la bestiole est finalement assez rudimentaire.

 

Dans cette histoire de dette publique (rien à voir avec la dette personnelle : s'il arrive au tason de faire une ardoise, soyez certain qu'il s'en acquittera sans tarder), le tason a volontiers la position de Panurge qui, à la question de Pantagruel lui demandant s'il sera un jour "hors de debtes", lui répondit "Es Calendes Grecques, lors que tout le monde sera content, & que serez heritier de vous mesmes." Toutes expressions pour dire bien sûr : jamais.

 

Bon, ben ce n'était pas pour ça à l'origine que j'avais repiqué au clavier. En rentrant ce soir, je tombe sur Busnel et Aznavour, devisant sur France Inter. Ils évoquent le film de Truffaut : Tirez sur le pianiste. Et l'année où il est sorti : 1960. Alors je me suis dit, 1960, c'est bon, il faut que je fasse un truc là-dessus. Un peu plus tard, je recherche une vidéo du film et tout de suite c'est Bobby Lapointe qui s'impose. Magnifique passage, avec un beau panneau PICON sur le mur du troquet.

 

 

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 23:44

Après le Mille Bornes, jeu cher aux tasons, voici le Lego. tel qu'il apparaissait en 1960 :

 

http://www.codex99.com/design/images/lego/700_3a_lg.jpg

 

http://www.codex99.com/design/images/lego/supplement_60_sm.jpg

 

C'est une nouvelle fois le site Codex 99 qui nous propose cette petite rétrospective de la création et de l'histoire du jeu.

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 22:09

Expédition groupée chez l'ophtalmo. Toute la famille y passe. Bilan satisfaisant. En ce qui me concerne, la vision de loin étant stable, pas besoin de changer les lunettes. Soulagé : aller chez l'opticien, même mutualiste, me gonfle. En sortant, dans le secrétariat, je remarque une oeuvre de Gaston Chaissac, une reproduction de Y'a d'la joie ou Anatole, daté de 1960. Je la retrouve un  peu plus tard sur le 1542chaissac_clown.gifnet.

 

Gaston Chaissac est ce peintre vendéen qu'on catalogue souvent dans l'art brut. Il produisit beaucoup, vendit peu, isolé qu'il était du monde artistique, même si Dubuffet et Michaux, par exemple, reconnurent son talent. A l'origine, il était cordonnier.

Né en 1910, il a donc cinquante ans tout juste quand il peint l'Anatole, conservé aujourd'hui au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne. Il meut quatre ans plus tard.

 

Ce Gaston a tout d'un tason, il se disait lui-même vice-président du club des échappés de la vie moderne. Il écrivait à plein de gens (on lui compte plus de 200 correspondants, célèbres ou inconnus), et parfois il prenait des adresses dans l'annuaire pour  expédier ses missives. On peut lire avec profit la page que François Bon lui consacre sur son site du Tiers-Livre, où l'on trouvera aussi des liens pour aller plus loin.

 

Sur cette photo de Gilles Ehrmann, prise aussi en 1960, Gaston est à sa fenêtre. En ce qui concerne la joie, je voulais évoquer aussi Clément Rosset, dont j'ai lu aujourd'hui un petit livre, Loin de moi. Mais j'avoue un peu de flemme, soudain. Ce sera pour une prochaine.

Ehrmann-Gilles.jpg

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 23:03

Belle série de photos de Paris en 1960, par le photographe Christer Strömholm.

 

paris-stromholm.jpg

Le temps des cendriers Suze sur les tables. Des blancs limés à une poignée de centimes.

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 21:41

rocco.jpg

                      1960 :  Rocco et ses frères (Luchino Visconti)

 

elizabeth-taylor_60332089.jpg

       1960 : Butterfield 8 (La Vénus au vison, Daniel Mann)

 

       Liz Taylor par Andy Wahrol.

       A noter que dans ces deux films, Liz et Annie incarnent toutes les deux un rôle de prostituée.

       Et elles ne seront jamais aussi belles.

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 17:20

Sur l'excellent site Mémoire.ciclic.fr, un petit film amateur en couleurs sur la fête du Luma, en 1960.

 

fete-luma-60.jpg

J'aime beaucoup la tête de ce garçonnet aux petits gants blancs (et le monsieur au béret derrière dont la fine cravate est soulevée par la brise de mai).

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 19:10

Remonter le temps avec la Ioutioube Time Machine.

 

yttm.jpg

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 18:44

Henry Miller, un grand tason du passé avec qui on aurait bien aimé boire un canon (et davantage). Dans l'ouverture de l'aricle du site Pileface où j'ai découvert fortuitement cet entretien à Cannes, on peut lire ça :

Girodias raconte que le papier à lettres d’Henry Miller était orné d’un proverbe brésilien qu’un des juges a été obligé de lire lorsque Miller a envoyé une lettre défendant son ancien éditeur des temps héroïques : « Si la merde valait de l’argent, les pauvres naîtraient sans cul. »

Philippe Sollers, Girodias, l’insoumis

 

miller cannes
Cliquer sur l'image, l'entretien est à peu près au milieu de l'article.

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 17:58

La camarde, décidément très présente en ce début d'année.

 

Wikipédia :  "Depuis 1959, Chostakovitch souffrait de poliomyélite et se rendit près de Dresde, officiellement pour écrire la musique du film Cinq jours et cinq nuits, plus officieusement pour des traitements. Impressionné par le spectacle de la ville dévastée, il dédia le quatuor qu'il écrivit en trois jours, du 12 au 14 juillet 1960, « aux victimes de la guerre et du fascisme » — au nombre desquelles il se comptait au dire de sa fille Galina. En effet il reste volontairement vague et n'emploie pas l'expression victimes du nazisme, incluant ainsi en creux les victimes du stalinisme."

 

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4b/Dmitri1.jpg/250px-Dmitri1.jpg."Œuvre seuil dans l’intégrale des quatuors, le quatuor n°8 est présenté par Chostakovitch en ces termes : « Je me suis dit qu’après ma mort personne sans doute ne composerait d’œuvre à ma mémoire. J’ai donc résolu d’en composer une moi-même… » (1). Revendiqué comme autobiographique, le huitième quatuor (1960) fait circuler dans chacun de ses cinq mouvements le motif /signature de Chostakovitch (ré, mib do si) formé sur les initiales de son nom et sujet de la fugue qui se déploie dans les mouvements extrêmes. On note, bien évidemment, la ressemblance de cette formule motivique avec celle de BACH (sib, la, do, si ) qui est son exact renversement. Y apparaît également, dans le Largo du quatrième mouvement, le rythme de dactyle (deux notes brèves et une longue), sorte de motif du destin chez Chostakovitch qui hante toutes ses partitions. Parlant ainsi à la première personne, sans feinte ni détour, Chostakovitch affronte l’idée de la mort qu’il s’efforce encore de repousser dans un combat d’une extrême violence. Les nombreuses citations qui émaillent le tissu compositionnel concernent les œuvres les plus intimement liées à sa vie de compositeur comme s’il était l’heure du bilan d’une existence dont il envisage déjà le déclin. Débutant et finissant par un mouvement lent, le quatuor s’inscrit dans une trajectoire de tension/dépression relevant d’une dramaturgie du tragique où l’énergie la plus farouche ne peut retomber que dans l’accablement le plus morbide." (Res Musica)

 

 

 

 

Trouvé via l'excellent Kill Me Sarah.

 

17/01 : Le non moins excellent Kinkiste me fait connaître une autre version du huitième quatuor, par le Quatuor Barbaroque. On peut en entendre un extrait sur cette page.

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