Sacrés Américains, ils en ont du souci avec leur foutue navette...Un bout de mousse qui se fait la malle et les voilà dans la mouise. La Nasa des nases est déboussolée. Suspension de programme, report d'atterrissage, mécanique céleste de bricolo du dimanche, encore un peu et il fallait appeler les russkoffs à l'aide, la honte...
Il faut croire que leur super-système de surveillance de la planète, Echelon je crois bien, ne tourne pas lui non plus très rond, car sinon ils auraient su que les Tasons avaient depuis 2003 une bonne fois pour toute résolu le problème des voyages spatiaux. L'invention de la télétasonoportation par le PPESE a relégué à la préhistoire de l'astronautique les Discovery, Soyouz et autres Ariane. La racaille dynamique s'est fait supplanter sur son propre domaine : la vitesse.
Ce n'est pas le moindre paradoxe de la tasonnerie moderne : ce sont les défenseurs de la lenteur qui ont franchi les premiers le mur de la lumière...
Ravivons un instant les souvenirs et lisons la déclaration du Président qui lançait en février 2003
son vibrant appel au départ vers Bételgeuse.
Tasonnes, Tasons,
Que faisons-nous sur la planète Terre ? On s’est habitué à sa faible gravitation. Son magnétisme dérisoire nous importe finalement assez peu. Les marées, ça va, ça vient. Même la rotation on s’y fait.
Seulement voilà ! Le nœud passe encore mais l’effet ?
Papillon.Un battement d’aile de papillon dans le Pacifique sud et c’est une tornade en Californie.
Un pet de moujik à Sébastopol et c’est un ouragan sur l’usine de choucroute de Tegucigalpa.
Un tremblement de terre en Grèce et t’as plus d’olives pour l’apéro.
Je pose donc la question : la survie du Tason est-elle envisageable dans un monde soumis au chaos ?
Et je réponds : Non !
Dans un monde vraiment tason, point de papillon, que des chenilles.
Tasonnes, Tasons, il ne nous reste qu’une solution, l’exil, le grand voyage, BETELGEUSE.
J’entends d’ici l’objection du petit Tason de laboratoire rescapé de la crucifixion :
- C’est vachement loin Bételgeuse, pourquoi qu’on irait là-bas et pis comment ?
- En remontant l’Yvette en canoë.
- Ah ! d’accord…
Des Tasons moins limités l’auront compris, il y a du PPESE là-dessous.
Comment imaginer que le « Professeur Patrigeon Et Son Equipe » se tourne les pouces alors que le chaos menace la tasonnerie ?
Bon, d’accord, il se les tourne les pouces mais c’est uniquement parce que la rotation digitale favorise sa puissance synaptique.
Il faut bien le confesser, au début le PPESE tâtonna, s’égara même. L’invention du sécateur à ailes de papillon, le blocus des fayots sur Sébastopol et les tomates cerises à l’apéro se révélèrent des impasses. Mais sans doute fallait-il en passer par-là pour aboutir à l’idée de génie : BETELGEUSE.
Une gravité de 10 G qui te calme les plus frénétiques sautariots. Un magnétisme centripète à te coller au comptoir les plus ascétiques dames patronnesses un vendredi saint. Une mer d’huile où une ridule fait figure de raz de marée. Une rotation si lente que les journées de 48 heures en comptent 30 d’apéro.
Oh! Bételgeuse, bienheureuse Bételgeuse, paresseuse Bételgeuse, pulpeuse Bételgeuse. Oh ! Bételgeuse, gros nichon mœlleux…
Les fusées, navettes spatiales, vaisseaux interstellaires et autres fariboles intergalactiques impliquent une célérité totalement incompatible avec la tasonnerie et furent immédiatement et irrévocablement balayés d’un revers par le PPESE.
Oui mais alors comment ?
Je ne vous ferai pas languir davantage, quoique ………
Le génie du PPESE allait encore frapper. Son cerveau fécond accoucha d’un mode de transport spatio-temporel inédit et révolutionnaire :
La Télétasonoportation.
Nous ne nous étendrons pas sur les implications technologiques et scientifiques de la télétasonoportation qui dépassent l’entendement du vulgum pecus. Sachez simplement que le chromosome T, spécificité du génome Tason, joue un rôle déterminant dans la télétasonoportation mais qu’aucun équipement particulier n’est requis. Selon que tu es une Tasonne ou un Tason tu viens avec ton couteau.
Toutefois, la télétasonoportation ne s’improvise pas. Elle suppose un mode opératoire aussi précis qu’incontournable.
· En premier lieu, il convient de se rendre à Tasonland (parfois dénommée Aigurande) aux abords de la place de la promenade (par exemple « Chez Monique ») le samedi 22 février 2003 à l’heure ou Bételgeuse est dans l’alignement du monument aux morts et des pissotières (soit aux alentours de 18 heures selon les derniers calculs du PPESE).
· En second lieu, il convient d’absorber moult breuvages et élixirs tout en entonnant les chants rituels propices à la manifestation de la transe télétasonoportagène.
· En troisième lieu, à titre d’entraînement et pour éviter que des étourdis ne finissent sur speedy du centaure, il convient de procéder à un exercice de télétasonoportation jusqu'à Dampierre.
· En quatrième lieu, se restaurer copieusement. En effet, qui peut dire s’il y a quelque chose d’ouvert sur Bételgeuse le dimanche matin ?
· En cinquième et dernier lieu, tasonner, tasonner, tasonner. Tasonner jusqu’à l’aube.
A nous Bételgeuse !
Pour être du voyage il suffit d’avoir le privilège d’abriter le chromosome T dans son patrimoine génétique et de retourner la carte prévue à cet effet dans le délai imparti (*).
Moyennant 30 €, un titre de transport sera délivré sur place par le PPESE et ses laborantins.
Astuce : Pour avoir une place près d’une fenêtre ou pas trop loin des toilettes, offre leur donc un verre.
(*) Les tasons qui répondent avant le 7 février gagnent un « bon pour un canon » supplémentaire pour ceux qui viennent et une connerie des « Editions des Tasons » pour les autres.
Dernière minute : Nous apprenons à l’instant que le PPESE vient de réussir la première télétasonoportation de l’histoire de l’humanité. Un petit Tason est arrivé tout droit de Bételgeuse le 4 janvier 2003. Son équipe va bien.Cette expérience est d’ores et déjà riche en enseignements.
Le PPESE a tout d’abord constaté que les Gousibeltiens ne parlent pas un mot de français. Pas même le berrichon ou le marchois. Gageons malgré tout que le
PPESE ne va pas tarder à amorcer une communication fructueuse avec le petit Tason de Bételgeuse.
Le second enseignement important concerne la sécurité. Chacun connaît l’air-bag, ce ballon qui se gonfle au moment du choc. En matière de télétasonoportation on observe à l’inverse, un dégonflement du ballon. Pour célébrer la découverte de « L’AIRBAG inverse », le PPESE a décidé de nommer le petit Gousibeltien « GABRIAL ».
PS : Les employés de l’état civil n’ont pas été foutus d’orthographier correctement leurs registres. Putains de fonctionnaires.