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23 février 2005 3 23 /02 /février /2005 00:00

Tasonnes, tasons,

Me voici devant vous bien embêté. Et en même temps, paradoxalement, tout à fait réjoui et heureux. Que se passe-t-il ? Très simplement, je constate que ce stage de démotivation est une grande réussite, les objectifs fixés par notre vénéré président auto-proclamé sont en passe d'être atteints. Chacun repartira d'ici en pleine dépossession de ses moyens, largement inapte et inefficace. Oui, ceci est bon, et les discours sur l'efficience de l'entreprise, la rationalisation des ressources humaines glisseront sur vous, je le sais, comme le pétrole sur l'aile d'un cormoran du Golfe Persique. Aucune positive attitude à attendre du tason 2005 !

Tason moi-même, je ne fais pas exception à la règle. Je ne peux que constater en moi-même les effets puissants de ce stage. Alors que je vous avais concocté après des mois de labeur un de ces puissants discours forgés à la lecture attentive chaque nuit de mon maître Bossuet, un de ces discours-fleuves à côté duquel les discours de Fidel Castro ne sont que des ruisselets ridicules, voici qu'à l'heure de déclamer, les bras m'en tombent, ma voix trébuche et mon esprit flanche. Je suis démotivé.

A vous, Tasonnes et tasons, qui êtes sur la si bonne pente de l'improductivité maximale, dois-je risquer, par un discours enflammé, de vous galvaniser et de vous redonner une énergie qui vacillait si heureusement ? Peut-on négliger sans examen les effets pervers d'une parole enthousiaste qui réveillerait sans le vouloir des dynamismes en passe d'être éradiqués ?

Je m'arrêterais là immédiatement si je ne craignais pas un autre effet encore plus pernicieux. Notre cher président auto-proclamé l'a bien précisé : le stage consiste à confronter le tason à une situation habituelle. Or, le Tason est habitué à boire des canons chez Monique, à beugler comme un âne puis à partir en retard chez Dédette, où il est habitué à boire de nombreux autres canons avant de passer à table, puis d'élire le Tason et la Tasonne de l'année, avant de graisser encore jusqu'à l'aube. Et, ne l'oublions pas, le Tason est aussi habitué à entendre un discours. Il est aussi habitué à rugir comme un innocent pendant dix bonnes minutes avant l'ouverture de ce discours. C'est sa méthode de concentration avant l'écoute. On n'est pas ici à la messe, il faut bien le rappeler. La seule ressemblance avec l'office religieux, c'est la communion dans le graissage. Mais la proportion a été inversée : à l'église, beaucoup de paroles pour un peu de graissage, chez Dédette, un peu de paroles pour beaucoup de graissage.

Et le voilà le hic ! Il faut quand même l'assurer ce peu de paroles, sinon le tason désorienté ne peut plus vivre son graissage en toute bonne conscience. Certes, il ne comprend pas tout dans le discours qu'il entend, la faute le plus souvent à l'orateur qui a trop graissé dans les heures qui précèdent. Et puis il faut voir que le Tason est quand même quelqu'un qui, comme tout un chacun, perd de dix mille à cinquante mille neurones dans la journée, eh oui, ça compte. Oui, mais il a beau ne pas tout saisir, il a quand même besoin de ce repère essentiel dans sa soirée. Sans le discours, c'est la chronologie qui s'effondre, le chaos dans la chouille, le bazar dans le bizness, la bavure dans la biture, la déglingue dans la bringue. Qu'on ne compte pas sur moi pour foutre la merde !

Ah oui, j'aurais bien volontiers laissé ma place à Caroline Iznogoud qui rêvait naguère de prendre la place du calife à la carafe. A elle les nuits d'insomnie à potasser les grands discours de Malraux, de Démosthène ou de Cicéron, à elle à analyser les majestueuses périodes oratoires de Nicolas Forissier, André Laignel et Jean-François Mayet, à elle de remettre cent fois sur le métier l'humble ouvrage destiné à tenir en haleine une bande de fauves perdant au moment même où ils écoutent plusieurs milliers de neurones tasons ramollis de la synapse ...

Ah oui, je lui aurais bien laissé la place, mais voilà, isolée comme elle l'est dans le protectorat creusois, comment aurait-elle pu rendre compte des derniers agissements des tasons illustres qui composent notre compagnie ? Compte-rendu qui est aussi un des aspects essentiels du discours. Le tason ne peut pas affronter l'année nouvelle sans savoir si le fringant Patrice C..., alias Paton le Coureux, alias le Soulier d'Or de Cénac, a enfin disputé le semi-marathon de Cahors qu'il a parié qu'il ferait lors d' une nuit de beuverie avec Christophe Mako C.... Au passage, je signale que le stage est tout à fait superflu en ce qui le concerne, puisque cet homme-là est déjà démotivé six mois sur douze. Un record que tous nous lui envions, bien sûr.

 

Le Tason a besoin aussi de savoir si le sieur Pascal L..., dit Doudou le Charmeux, a accepté la proposition de TF1 de diriger les répétitions musicales des jeunes de la prochaine StarAc. Gérard Louvin a t-il su convaincre notre pianiste de rejoindre sa dynamique et sympathique équipe ? Pascal va-t-il signer avec Endémol ? Est-il copain comme cochon avec Arthur ? Le rythme de Pascal est-il compatible avec le prime time ? Est-il exact que Michel P... sera chargé, lui, du relookage des candidats ? Et Papiak de la chorégraphie ? Voilà ce que le Tason veut savoir et qu'on n'apprend pas sur les hauteurs désolées du plateau marchois. Il faut avoir des relations, des réseaux bien informés, des gens qui vont régulièrement chez le dentiste pour consulter les derniers Gala et Paris Match.

Comment repartir aussi sans savoir si la charmante Sylvichon va tourner, comme la rumeur le laisse accroire, dans le prochain film de Michaël Youn, un remake de La Grande Vadrouille, intitulée La Grosse Couille, dont une partie serait réalisée dans les grottes de Lascaux (une fausse entreprise de peinture qui viendrait repeindre les fresques. Tordant) ?

Comment s'éclipser dans la brume du petit matin dampierrois sans être au courant des dernières aventures de Jean-Marc D..., alias Juan Marco le Baroudeux ? Doit-on accorder créance à cette nouvelle selon laquelle il aurait été otage en Irak, échangé contre douze philippins puis contre un âne de bonne taille et enfin contre un vieux briquet Zippo, pour être finalement relâché dans la plus grande discrétion par ses derniers ravisseurs avec un bon paquet de dollars et la consigne formelle de ne jamais refoutre les pieds au Proche-Orient.

Comment donc aller cuver son gibolin en toute tranquillité d'esprit en ignorant si notre propre président va composer la bande originale des Choristes 2, comme le laisse supposer un bruit insidieux venu d'Aquitaine. Notre Eddy Renaldo, dit Gaspard le Venteux, aurait en effet été approché par Gérard Jugnot après l'écoute fortuite par celui-ci de la si belle chanson Fleur de Caniveau sur les ondes de Radio-Boulazac, alors qu'il se rendait dans sa maison de campagne dans le Quercy.

Et comment, enfin, avaler l'Alka-Seltzer ou le cachet de citrate de bétaïne sans être informé des dernières frasques de Christophe B..., dit Gary le Lupeux ? Ecoutera-t-on les mauvaises langues qui affirment que, pris d'une folle nostalgie pour sa jeunesse de bûcheron vosgien, il aurait scié à la tronçonneuse la moitié des arbres du parc de Gif-sur-Yvette ? Des platanes centenaires qui faisaient l'orgueil de la ville. Certains pensent que Gary, acculé encore une fois par la Société Générale, n'aurait commis ce forfait que pour régler ses dettes en refourguant le bois à un gang de malfrats du nom de Voodoo Skank. Un trafic de bois de platane qui aurait été initié par l'Ange Noir du Limousin, l'Ogre de Beaubreuil, je veux parler de Bruno A..., dit encore Gatal le Galeux. Soucieux de diversifier ses sources de profit, ce Tason, qui n'a pas pu être des nôtres ce soir mais à qui je tiens à rendre hommage, ce tason donc a imaginé, avec ses petits neurones qui se font la valise comme tout le monde - mais il faut croire que ceux qui restent ne sont pas des fainéants - a imaginé donc les plus invraisemblables magouilles : trafic de pastilles Pulmoll frelatées, de fausses madeleines Bijou, de vaches de Jean-Michel Le J..., de broutards de Jean-Luc G..., de fioul Delaunay, de fringues Patounette, de café Errel coupé à la chicorée Leroux, de mazagrans en grès de chez Jupille, de pendentifs de chez Paton, de médocs à Mako et de bagnoles à Nano, de blousons à Pajot et de boulons à Yvernault, de boules Obut farcies au mercure et de poulets russes engraissés aux hydrocarbures, de vignettes à Nini et de piquettes à Titi, de vélos à Cécelle, de ratiches à Riquet, de pastis à Monique, de raclures de bidet, de fléchettes, de cigarettes, de gratounettes, de trottinettes, de trompinettes, bref, ce gars-là c'est la Samaritaine du truand, la Foirfouille de l'embrouille. Grâce à lui, le Limousin approche le taux de criminalité du 9.3. Moi, je dis bravo, Monsieur Gato !

Pour toutes ces raisons, il est donc impensable de renoncer à ce discours tason. En conséquence, l'an prochain, chez Dédette, vous aurez toutes les réponses aux questions soulevées ici. D'ici là, graissez-vous bien et qu'un seul mot d'ordre nous rassemble : dé-mo-ti-vé(e)s !




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22 février 2005 2 22 /02 /février /2005 00:00
Tasox News - Participation exceptionnelle encore une fois pour l'élection de la Suprême Tasonne et du Suprême Tason de l'année. Les bulletins ont été dépouillés comme il se doit dans la salle du bar chez Dédette, en absence d'huissier et dans la non-transparence la plus complète. Les observateurs étaient cependant nombreux à témoigner qu'aucune malversation notable n'est à porter à l'endroit du président et du Professeur Patrigeon Et Son Equipe qui se sont chargés de la besogne. Très vite, à 1 h 36, une tendance forte se dégageait déjà en faveur de Flo et Petit-Jean, qui n'étaient pourtant pas partis favoris dans les sondages (surtout Flo). A 1 h 39, les jeux étaient faits : ces deux-là étaient élus à une très forte majorité. La campagne secrète menée par quelques membres influents de la tasonnerie avait, semble-t-il, porté ses fruits...
Les deux nouveaux Suprêmes ont ensuite reçu leur diplôme, dûmentcontresigné par les Suprêmes de l'année dernière, puis ont promis defaire honneur à leur rang. Rappelons que la discrétion exemplaire de Flo ne doit pas faire oublier qu'elle est le soutien indéfectible, l'âme-soeur, la muse d'un des plus considérables Tasons de la confrérie, et qu'à ce seul titre, elle méritait vingt fois sa distinction. Quant à Petit-Jean, "c'est une juste consécration, estimait le PPESE, compte tenu de son sacerdoce courageux et solitaire en Loire-Atlantique, sa fidélité, sa loyauté et sa haute capacité rêveuse et tasonnière."




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21 février 2005 1 21 /02 /février /2005 00:00
Parution au Journal Officiel du 3 mai 1995 :

Déclaration à la sous-préfecture de La Châtre. LES TASONS.
Objet : organiser fêtes, cérémonies et activités tasonnes ; promouvoir, encourager et diffuser l'art tason, ainsi que toute action profitable au rayonnement de la tasonnerie dans le monde.
Siège social : café de la Promenade, place de la Promenade, 36140 Aigurande.
Date de la déclaration : 7 avril 1995.



Au rendez-vous des Tasons
"Chez Monique"

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