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1 septembre 2008 1 01 /09 /septembre /2008 22:39
C'est la rentrée, et l'on nous exhorte au travail bien sûr. C'est donc le moment de résister. Mais comment ? La résistance têtue, celle qui se cabre et qui rue, ne fait qu'opposer une contre-énergie bien dispendieuse. Le secret, ce n'est sans doute pas de ne rien foutre, et de persévérer dans l'inaction, mais peut-être de s'y mettre en choisissant son rythme et son allure. Prendre son temps non pas tant au sens de faire traîner les choses, que de se l'approprier pour gouverner son propre usage du monde.

L'usage du monde (oh l'habile transition...), c'est précisément le nom de la librairie, sur le site de laquelle j'ai trouvé mention de l'ouvrage suivant :   

"Le beau jardin du paresseux
de Paticia Beucher
Edition - Ulmer

Un brin d’organisation, une touche d’imagination et on peut entretenir un jardin, potager compris, en toute paresse, et en plus écologiquement !
C’est ce que nous apprend Patricia Beucher dans ce livre de conseils qui se lit comme un roman : pailler tout azimut pour réduire l’entretien sans produits nocifs, troquer les méthodes autoritaires pour se caler au rythme de la nature, utiliser un minimum de traitement pour laisser la flore et la faune régler leurs comptes sans qu’on s’en mêle…
Le jardinier paresseux attire vite les curieux puis les copains et le troc de plantes et de conseils construit durablement un réseau. Bref, même paresseux, même maladroit on peut jardiner heureux et comblé."


                                                                   



Je signale aussi dans Philosophie Magazine un court éloge de la flemme, sous la plume du philosophe Frédéric Shiffter.
Voilà, c'était la rentrée littéraire du tason.
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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 21:22

C'est la rentrée pardi, et le Nomade pédagogique a plongé le nez dans son cartable, viré l'excédent de paperasses qui l'encombrait, vérifié cahier et clé usb. Bon, paré pour demain, et la découverte d'un nouvel inspecteur. En attendant de plus amples nouvelles, j'ai envie de partager avec vous cet excellent sonnet repéré par le non moins excellent Philippe Didion. Il y avait trop longtemps que nos amis ruminants n'avaient point été évoqués dans ce blog.

 

(Ci-contre : Vaches tasonnes de Jean-Michel, à qui nous avons eu le plaisir de rendre visite en ce mois d'août)


Les grands boeufs harcelés par le gel qui massacre

Les mares autour d'eux et la haie somnambule

Et l'herbe malfaisante et barbare à fouler

Dorment, fesses serrées, cornes nues, sous la lune.

 

N'aie pas peur de leur masse respirante, ils dorment.

Je connais un talus bien abrité, le saule

Y frémit, sans répit comme un coeur végétal.

Viens, écartons l'espace où nos ombres se fondent.

 

Vite, donne-moi tes lèvres, j'ai si soif d'elles.

Laisse mes doigts chercher ta robe, ton corsage,

Ce bruissement de jais qui est la vie en toi.

 

Toute la nuit d'hiver étincelle... la prairie

Et le ciel et les bois étoilés de hiboux.

Ah ! Laisse-moi saisir tes seins, pareils au gel !

 

André DRUELLE, La Terre est en sève, Sagittaire, 1936, p. 144.

 

Pour en revenir à Didion, la preuve que c'est un gars bien, c'est qu'il est venu passer ses vacances en Creuse, vers Aubusson. Et ça, c'est méritoire. D'autant plus que c'est une récidive :

 

"Transhumance. Le gilet Bons Mayennais est dans la boîte à gants, mon drap de bain Bons Mayennais est dans ma valise. Vêtu de mon t-shirt Bons Mayennais, je consulte ma montre Bons Mayennais : il est 8 heures 30, top départ. Huit heures plus tard à la même montre, le gilet n'a pas servi, le tee-shirt est recouvert d'un bon pull et le drap de bains semble un bagage superflu. Nous arrivons dans la Creuse sous une pluie battante. Pas de plaisir de la découverte cette fois, nous sommes au même endroit que l'an passé, un chalet en plein désert. Rien n'a changé, j'ai tout revu, l'humble terrasse avec les chaises de plastique, le jet d'eau fait toujours son murmure argentin et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Le soleil revient, pailletant chaque fleur d'une humide étincelle, premier coup de pêche, premiers poissons, vacances."

 


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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 21:48
Ça doit être la chute des températures, le Tason sort exceptionnellement de sa torpeur estivale et découvre que le Tason Suprême, notre Président auto-proclamé, se reproduit à tout va sur le net. Non content d'avoir créé l'excellent MySpace Les Tasons, le voici qui, au coeur de juillet, a sorti Gros Renaldo, "New Baloche", où il fait tout tout seul : Composition, arrangement, trompette, bugle, sahorn alto, saxhorn tenor, melodica, cornet, trompette basse, trombone à piston. Excusez du peu.
Le Mike Oldfield du cuivre ne s'en est pas tenu là, il a récidivé avec Eddy Renaud, MySpace encore, consacré à ses compositions jouées avec d'autres musiciens (Jazz en Vrac, Jazz de Pique).

Quand je pense que ce tason n'a pas pris le temps de me concocter une petite musique originale pour Robin des Bois, et que j'ai été obligé de recycler le thème des Bagnards qu'il m'avait écrit pour Vidocq...

Je m'arrête là, car il est bien capable de nous sortir un MySpace pour ses musiques de scène...

PS : N'allez  pas croire que je reprends une activité régulière ici. Je retourne à l'estive. Salut quand même aux fidèles qui continuent de passer de temps à autre et évitent l'électroencéphalogramme plat à la courbe des stats.

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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 13:20
Bon, ça sent la fin de l'année scolaire, et jusque sur ce blog. Désertion de Pétarbrock, articles nécrologiques et le Nomade au bord de la vieilllerie, c'est réjouissant tout ça... Le moral des ménages est au plus bas, le tason serait-il contaminé ? Et puis qu'est-ce que je vois ? sur le MyspaceTasons, le Président chante avec sa haute sensibilité Not'Bernadette et seulement 5 plays ! Qu'est-ce que vous foutez, nom de Dieu ! Vous vous mettez plein la lampe de Nouvelle Star, vous écoutez en boucle les dernières roucoulades d'un chanteur à la mode et vous négligez de vous éduquer l'oreille avec une des plus belles chansons de notre époque, qui rend si bien justice à Not' Bernadette, la gardienne des fourneaux, la vestale des Tasons. Vraiment, vous me faites peine. Je vous préviens solennellement : si jamais dans trois jours le score n'est pas monté de 500 %, je fais une descente sur vos lecteurs MP3, vos auto-radios Blaupunkt, vos vieux transistors pour écouter la zikmu dans les chiottes et je fais un carnage, qu'à côté une descente de police diligentée par Brice Hortefeux, c'est que pipi de chat et roupette de samsonite. Non mais !

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 22:22
Et de trois. Mais celui-ci je suis sûr de mon fait : c'était un vrai tason. Qui se souvient que je l'ai déjà proposé pour un prix littéraire Tason dans une de nos agapes dédettesques ? Sans doute personne, mais c'est dire quand même que ce n'est pas la première fois que nous croisons Albert Cossery, illustre écrivain égyptien qui vient de mourir à Paris, à l'âge de 94 ans. Tason, il l'était lui-même dans son existence : il habita la même chambre d'hôtel parisienne, 58 rue de Seine,  depuis son arrivée dans la capitale en 1945, se souciant infiniment peu de devenir riche et célèbre. Son oeuvre : un recueil de nouvelles et sept romans en cinquante ans, faites le calcul, un volume tous les six ans en moyenne, et encore le tempo s'était-il ralenti : le dernier, Les couleurs de l'infâmie, lui ayant demandé quinze ans ; il déclarait d'ailleurs n'écrire que deux phrases par jour. Mais ce n'était pas n'importe quelles phrases, c'était ciselé aux petits oignons.
Il parlait du petit peuple égyptien qu'il avait connu dans sa jeunesse. Cossard comme Cossery, j'avoue ne pas avoir lu toute son oeuvre, remettant facilement au lendemain la découverte de ses autres opus. Il semble que son chef d'oeuvre soit Mendiants et orgueilleux (1955), mais je ne le connais pas. En revanche, j'ai lu Les fainéants dans la vallée fertile, qui m'a laissé un grand souvenir. C'est édité  chez Joëlle Losfeld, qui a réédité toute son oeuvre, laquelle était devenue introuvable (et le bougre ne faisait rien pour faire évoluer la situation). La quatrième de couverture dit l'essentiel sur le roman, alors je ne vais pas me faire suer à vous écrire de l'original :
"La fainéantise est élevée au rang des valeurs supérieures dans cette famille cairote : Galal l'aîné n'a pas bougé de son lit depuis sept ans, Rafik a renoncé à épouser la femme qu'il aime de peur qu'elle trouble sa somnolence. Serag, le plus jeune des frères veut commettre la folie d'aller travailler en ville au gran dam du vieil Hafez qui exprime sa fureur en ces termes : "Qu'est-ce que j'entends ? Tu veux travailler ! Qu'est-ce qui te déplaît dans cette maison ? Fils ingrat ! Je t'ai nourri et habillé pendant des années et voilà tes remerciements !"
Une morale que Cossery lui-même suivait à la lettre : Christophe Ono-dit-Biot rapporte ainsi ces propos : "Aujourd’hui, les gens travaillent plus pour avoir plus. Au lieu de s’arrêter de travailler pour être tranquille en ne possédant rien. Je n’ai pas de femme, pas d’enfant. J’enlève mes vêtements dès que je suis chez moi ; ainsi ils restent neufs. Je ne vois pas pourquoi je travaillerai."
Une dernière citation également empruntée à un de ces articles nécrologiques dont je vous ai truffé ce billet : À la question : « Pourquoi écrivez-vous ? », Albert Cossery répondait  : « Pour que quelqu'un qui vient de me lire n'aille pas travailler le lendemain »...


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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 23:45
Bon, si ça continue, ce blog va supplanter les  pages nécrologiques de la Nouvelle République. Mais, que voulez-vous, je viens d'appredre le décès hier de Cyd Charisse, et ça m'a touché. Elle avait 87 ans, rien que de normal. C'était une vieille dame, mais comment l'imaginer dans les rigueurs de l'âge ? Pour nous elle est toujours jeune, elle est  toujours celle qui danse si merveilleusement dans Central Park avec Mister Fred.

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 23:29
Je ne peux pas dire que c'est un grand tason qui nous quitte.  Mais c'était en tout cas un formidable musicien, dont j'achetais régulièrement les disques depuis que je l'avais découvert. Esbjorn Svensson, le pianiste du trio EST, est mort dans un accident de plongée sous-marine, samedi près de Stockholm. Il était âgé de 44 ans. Tristesse toujours de voir disparaître si tôt un tel créateur.







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15 juin 2008 7 15 /06 /juin /2008 21:34
J'avais déjà eu une alerte à la rentrée. Quand la maîtresse de ma fille m'avait pris pour son grand-père lorsque, pour la première fois de l'année, je l'avais conduit au seuil de la classe. J'entends encore la benoîte interrogation :"Vous êtes le papi ?" Sans doute la pauvre - elle-même pas d'une première jeunesse - avait-elle pris le mari de la nounou (un vigoureux et brun trentenaire) qui venait de temps à autre  chercher les enfants pour le papa de ma Violette, et donc logiquement me déclassait dans la génération précédente  ?
On peut toujours le croire, mais avant-hier, ce n'est pas une quinquagénaire à binocles qui m'a soudainement expédié au paradis des croulants, c'est un garçonnet du sud de l'Indre. Un petit noir que j'avais surpris à batifoler dans les couloirs de l'école (je venais assister à un petit opéra travaillé tout au long de l'année et ils étaient dans les affres de l'attente, avant  de gagner la salle des fêtes). Quelques instants plus tard, dans la cour, je l'entends dire  très clairement à ses copains qu'il avait été vu par "le vieux monsieur". Et tous les regards s'étaient tournés vers moi.
Ce n'était pas dit en mauvaise part. Il m'avait très simplement perçu comme cela : un vieux monsieur. J'ai souri, mais l'heure était grave : il était pour moi évident que j'avais basculé sur  l'autre versant de la vie. Je me croyais encore un jeune homme, car l'on ne se voit pas vieillir, et un galopin m'avait dit mon fait. Seul un inconnu, un innocent ou un idiot peut vous enseigner la réalité de votre existence. Ne comptez pas sur vos proches : ils vieillissent en même temps que vous. Ne comptez pas plus sur vos amis, qui vous voient de loin en loin et qui, de ce fait, pourraient mieux vous affranchir de l'étendue des dégâts : leur amitié même leur interdit de vous inquiéter, mieux même ils en rajoutent et vous assurent volontiers que vous ne bougez pas. Et parfois vous avez la faiblesse de les croire. D'ailleurs vous leur renvoyez facilement l'ascenseur. C'est ça l'amitié...
Le vendredi 13 juin 2008 - ce sera date facile à retenir -, je suis donc devenu vieux.



Découvrez Jacques Brel!
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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 00:24
J'ai découvert le pot aux roses : je sais maintenant pourquoi ce blog est si silencieux depuis quelque temps. Il y a eu désertion, abandon de poste, j'allais dire félonie. Presque toute l'équipe de rédaction est allé prêter main forte à un certain Patrick B., qui tous les deux ans a pris la mauvaise habitude de débaucher nos vaillants rédacteurs. Seulement là, il ne s'est pas contenté de les réquisitionner pour l'été, il a ouvert un blog qui se veut une chronique du montage de la pièce : The true tale of Robin des Bois. True tale, je t'en fous... bien évidemment incapable d'assumer seul la charge de l'entreprise, il a stipendié nos auteurs qui depuis délaissent honteusement leurs activités tasonnes.
Moi, Norbert Klapic, je dénonce publiquement ce détournement de tasons, d'autant plus que j'ai la flemme et que je ne vais pas faire le boulot des autres à leur place.
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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 20:57
L'été approche (mais si, mais si...), la tasonnerie envahit les cerveaux et ralentit le flux des plumes.
Juste une petite image parce que vous êtes bien sage en m'attendant :


Merci  Agence Eurêka.
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