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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 00:02

"Le pire à vivre, sans doute, c'est le "trop tard", et le "j'aurais dû", quand le temps te rattrape et te prend à la gorge. Alors tous les petits bonheurs que tu as pu désirer et atteindre sont oubliés. Il reste une erreur d'aiguillage que tu n'aurais jamais dû faire, mais que tu n'as pas vue. Voilà pourquoi, tout bien pesé, on a intérêt, autant que possible lucidement, à fonder sa vie sur ses plus profonds désirs, ceux dont on sait qu'une vie n'y suffira pas. Il faut aller à l'essentiel, parce qu'une chose est sûre : on n'aura pas le temps pour tout, et il n'y aura pas de deuxième service."

Antoine Emaz, Cambouis, Seuil, 2009, p. 142.

Saint-Germain de Confolens

Saint-Germain de Confolens

Je déroge à la contrainte : la photo n'est pas d'aujourd'hui, elle est d'hier, et même d'avant-hier, car il est plus de minuit à l'instant où je poste ces mots. Porte de Saint-Germain de Confolens (mon vieil amour des textures, bois nervuré et métal vieilli), en Charente, où l'on fêtait les dix-huit ans de Nathan, mon neveu. La jeunesse même dans cet élan presque incoercible du corps qui le pousse à escalader les murailles du vieux château-fort qui garde la vallée de la Vienne, à se hisser comme en se riant au sommet des falaises dominant l'autre rivière, la torrentielle Issoire au nom de géant rabelaisien, endroit presque interdit où personne d'autre ne se risque.

Moi qui succombait au vertige devant le moindre abîme, qui retenait mon frère, alors petit, quand il avait la curiosité de contempler quelque précipice, qui l'empêcha même de s'avancer au-devant de la vague quand, pour la première fois, nous découvrîmes l'océan, je reste admiratif de ce défi au danger, de ce pied-de-nez à la pesanteur. Gagner la hauteur, c'est l'irrésistible appel, qui lui a valu aussi, avouons-le, au moins un petit séjour à l'hôpital.

En fait, j'admire tous ceux qui sont capables de tout ce dont je rêverais d'être capable : alpinistes, spéléologues, bricoleurs, musiciens, nageurs de brasse papillon, dresseurs de pur-sang, etc. Je dis "je rêverais", car j'ai bien sûr renoncé à tout ça depuis belle lurette, trouvant plus reposant de me réjouir des exploits de mes héros à l'ombre d'une terrasse ou à la lueur secrète de la littérature.

 

 

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commentaires

N
Je n'en doutais pas mais les preuves s'accumulent : l'esprit Charlie n'est pas mort.
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G
La queue en merde de chat, un Q fatigué se prend pour un cul.
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