"Pour en terminer, pour me débarrasser de tout ce qui est verdure, comme si je prenais en grippe la couleur épinard, je m'arme de ciseaux, je décapite mes plantes, j'en fais sécher les feuilles que je bois ensuite en tisane, ou j'en fais des salades qu'adoucissent des oeufs durs, je les mange en pâté, en tourte, en marinade, je me fais végétarien, herbivore, au point d'en payer le prix par des diarrhées interminables, peut-être même méditatives ; j'aspire à la sainteté en faisant de ma retraite un épilogue gastronomique, une série de petits plats, semés d'herbes de plus en plus fines, coupées en quatre comme les cheveux des casuistes."
Pierre Senges, Ruines-de-Rome, Verticales/Le Seuil, p. 217.
J'attends la neige.
c
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pas, je me venge
En laissant blanche
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