17 janvier 2008
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Comme annoncé, j'entame gaillardement, moi le Nomade pédagogique, sous la houlette affable et la caution scientifique éminente
du Professeur Patrigeon Et Son Equipe, un inventaire des préaux de la circonscription. Aucune urgence ne commandant cette action, c'est donc une authentique action tasonne.
Quoique... De plus en plus, les préaux se ferment ; autrefois ouverts à tous les vents, ils se recroquevillent de plus en plus souvent derrière de forts vitrages. On ne sent plus la bise vous
gifler, les embruns vous fouetter le visage. On est au chaud. Mais les insouciants ne peuvent plus défier les bourrasques, s'ébrouer dans les flaques, toréer avec les gouttières. Enfin, ce n'est
pas encore le lot commun des préaux, il en reste heureusement de bien traditionnels...
Comme le premier que j'ai arpenté, le préau de T. (je mets des majuscules, le préau a droit à son intimité) : un authentique préau berrichon orienté à l'est. Qui nous permet accessoirement d'établir une première loi : il n'existe aucune corrélation entre la taille de la cour d'une école et la taille de son préau. A T., la cour en effet est très grande, et les élèves disposent par ailleurs d'un vaste terrain herbeux derrière la classe. Le ratio espace/elève est un des plus considérables du département. Eh bien le préau, lui, est minuscule.
Il n'en possède pas moins nombre d' attributs du préau rural classique, en premier lieu une magnifique échelle, arrimée sous la poutre centrale. Eh oui, souvent les préaux ont des échelles, en bois. Mais elles ne servent jamais. Pourquoi sont-elles là ? C'est un de ces mystères que je tenterai d'élucider.
Le préau de T. possède aussi un lavabo, ou faut-il l'appeler évier ? Vestige du temps où les enfants se lavaient les mains avant d'aller à la cantine. La faïence en est un peu ternie, mais c'est qu'elle ne voudrait pas jurer avec les murs dont le crépi laisse aussi à désirer. Tout cela a le charme des objets décatis. La charpente est de belle facture, y pendent encore les cordes à grimper qu'usèrent les pantalons de nos pères ; des brins effilochés témoignent d'une pratique malheureusement à peu près disparue.
Que dire de plus ? Sinon évoquer cette noire ouverture vers un improbable grenier. Il faudrait dresser l'échelle pour aller y jeter un coup d'oeil. On y trouverait peut-être, comme dans Le Grand Meaulnes , des fusées oubliées du 14 juillet. Je n'ai pas osé demander à vérifier. Déjà qu'il faut bien que je m'explique sur la raison de mon engouement photographique pour les préaux. On finirait par me trouver bizarre.
Comme le premier que j'ai arpenté, le préau de T. (je mets des majuscules, le préau a droit à son intimité) : un authentique préau berrichon orienté à l'est. Qui nous permet accessoirement d'établir une première loi : il n'existe aucune corrélation entre la taille de la cour d'une école et la taille de son préau. A T., la cour en effet est très grande, et les élèves disposent par ailleurs d'un vaste terrain herbeux derrière la classe. Le ratio espace/elève est un des plus considérables du département. Eh bien le préau, lui, est minuscule.
Il n'en possède pas moins nombre d' attributs du préau rural classique, en premier lieu une magnifique échelle, arrimée sous la poutre centrale. Eh oui, souvent les préaux ont des échelles, en bois. Mais elles ne servent jamais. Pourquoi sont-elles là ? C'est un de ces mystères que je tenterai d'élucider.
Le préau de T. possède aussi un lavabo, ou faut-il l'appeler évier ? Vestige du temps où les enfants se lavaient les mains avant d'aller à la cantine. La faïence en est un peu ternie, mais c'est qu'elle ne voudrait pas jurer avec les murs dont le crépi laisse aussi à désirer. Tout cela a le charme des objets décatis. La charpente est de belle facture, y pendent encore les cordes à grimper qu'usèrent les pantalons de nos pères ; des brins effilochés témoignent d'une pratique malheureusement à peu près disparue.
Que dire de plus ? Sinon évoquer cette noire ouverture vers un improbable grenier. Il faudrait dresser l'échelle pour aller y jeter un coup d'oeil. On y trouverait peut-être, comme dans Le Grand Meaulnes , des fusées oubliées du 14 juillet. Je n'ai pas osé demander à vérifier. Déjà qu'il faut bien que je m'explique sur la raison de mon engouement photographique pour les préaux. On finirait par me trouver bizarre.