Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 22:54
Comme annoncé, j'entame gaillardement, moi le Nomade pédagogique, sous la houlette affable et la caution scientifique éminente  du Professeur Patrigeon Et Son Equipe, un inventaire des préaux de la circonscription. Aucune urgence ne commandant  cette action, c'est donc une authentique action tasonne. Quoique... De plus en plus, les préaux se ferment ; autrefois ouverts à tous les vents, ils se recroquevillent de plus en plus souvent derrière de forts vitrages. On ne sent plus la bise vous gifler, les embruns vous fouetter le visage. On est au chaud. Mais les insouciants ne peuvent plus défier les bourrasques, s'ébrouer dans les flaques, toréer avec les gouttières. Enfin, ce n'est pas encore le lot commun des préaux, il en reste heureusement de bien traditionnels...

undefinedComme le premier que j'ai  arpenté, le préau de T. (je mets des majuscules, le préau a droit à son intimité) : un authentique préau berrichon  orienté à l'est.  Qui nous permet  accessoirement  d'établir une première loi : il n'existe aucune corrélation entre la taille de la cour d'une école et la taille de son préau. A T., la cour en effet est très grande, et les élèves disposent par ailleurs d'un vaste terrain herbeux derrière la classe. Le ratio espace/elève est un des plus considérables du département. Eh bien le préau, lui, est minuscule. 

Il  n'en possède pas moins  nombre d' attributs  du  préau rural classique, en premier lieu une magnifiquepreautendu3.JPG échelle, arrimée sous la poutre centrale. Eh oui, souvent les préaux ont des échelles, en bois. Mais elles ne servent jamais. Pourquoi sont-elles là ? C'est un de ces mystères que je tenterai d'élucider.

Le préau de T. possède aussi un lavabo,  ou faut-il l'appeler évier ? Vestige du temps où  les enfants se lavaient les mains avant d'aller  à la cantine.  La faïence en est un peu ternie, mais c'est qu'elle ne voudrait pas jurer avec les murs  dont le crépi laisse aussi à désirer. Tout cela a le charme des objets décatis.  La charpente est de belle facture, y pendent encore les cordes à grimper qu'usèrent les pantalons de nos pères ; des brins effilochés témoignent d'une pratique malheureusement à peu près disparue.

preautendu2.JPG
Que dire de plus ?  Sinon  évoquer cette noire ouverture vers un improbable grenier. Il faudrait dresser l'échelle pour aller y jeter un coup d'oeil. On y trouverait peut-être, comme dans Le Grand Meaulnes , des fusées oubliées du 14 juillet. Je n'ai pas osé demander à vérifier. Déjà qu'il faut  bien que je m'explique sur la raison de mon engouement photographique pour les préaux. On finirait par me trouver bizarre.

preautendu6.JPG
Partager cet article
Repost0

commentaires

L
Ah, merci Etienne, le mystère de l'échelle est donc élucidé... Quoique...j'ai trouvé une échelle (prochain article sur les préaux) qui ne permet  pas vraiment l'exercice dont tu parles. Je suis bien sûr preneur de toutes anecdotes et informations sur ces foutus préaux, encore merci pour ta contribution à cette toute nouvelle science qu'est la préaulogie.
Répondre
E
Si si souvenez-vous, l'échelle sous les préaux servait pour les exercices de gymnastique-on ne parlait pas d'E.P.S. alors- surtout les jours de pluie. Il fallait sauter, attraper le barreau d'une des extrémités et se déplacer " à la force des bras" le plus loin possible vers l'autre bout.    Etienne
Répondre