Vu ce soir à l'Apollo, Nocturnes de Henry Colomer, présent pour l'occasion. Colomer est plutôt un documentariste, il s'agit là de son premier film de fiction. Pas sûr maintenant qu'il ait l'occasion d'en tourner un autre, malgré des projets en cours. C'est que ce film, sorti en même temps que quinze autres, connaît une très maigre affluence. Colomer le dit lui-même : "C'est une catastrophe." Il faut dire qu'il l'a bien cherché : noir et blanc, un gamin méditatif qui s'amuse avec une tortue, une lampe torche ou une boîte d'allumettes, une histoire qui se passe dans les années 50 éclatée en neuf moments de la vie de ce gamin avec des images d'archives intercalées. Bref, vous l'avez deviné, du cinéma poétique. Et il s'imagine qu'il va remplir les salles avec ça, le Colomer.
Bref, comment vous dire ? si Nocturnes passe près de chez vous, par le plus grand des hasards, programmé par un exploitant de salle masochiste, je ne vous dis pas de vous y précipiter, non, ce n'est pas dans le style du film, mais allez-y d'un bon pas, après un repas léger, en humant en chemin les senteurs printanières et les bruits feutrés du crépuscule qui monte. Installez-vous confortablement (normalement, vous ne serez pas incommodés par les voisins), et revivez une heure quinze d'enfance.
Je suis très porté sur l'enfance ces jours-ci. Je dois vieilllir.
PS : La critique de La Croix, c'est bien sûr pour titiller le tason bouffeur de curé. remarquez que j'ai équilibré avec celle de l'Huma.