Quatre dessins remuent en moi et me poussent aux extrêmes :
abandonner le crayon et regarder les nuages.
En cette période de l'année, les nuages sont gros, ventrus, laids.
Ils n'entraînent acun désir et sont sans question.
Je pourrais sortir la chienne,mais je suis rongé de douleurs et le courage
qui m'a si souvent poussé à reprendre le crayon m'a quitté et me laisse seul
dans l'atelier vide où j'entends les vaches aller à l'abattoir.
Fred Deux, Fred Deux au XXIème siècle, Alain Margaron éditeur, 2010,, p.10.
Montjoie - Argenton
Sur l'itinéraire qui mène à Argenton sur les rives de la Creuse, à l'angle de la rue de l'Abreuvoir et la rue d'Orjon, on peut voir une belle montjoie. Surmontée d'une coquille Saint-Jacques, elle devait indiquer le chemin du pélerinage vers Compostelle, Argenton étant l'une des étapes de la via Lemovicensis, celle qui venait de Vézelay et traversait le Limousin.
Elle n'est guère mise en valeur, et l'on rêverait pour elle d'un autre compagnonnage que la gouttière en zinc. D'autant plus que la maison à laquelle elle appartient est, elle aussi, chargée d'histoire. Il s'agit en effet (c'est une vitrine d'une maison en face qui nous l'apprend) de la maison natale de Jérôme Legrand, député du tiers-état en 1789. C'est lui qui proposa de donner à l'Assemblée constituante le nom d'Assemblée nationale.
A part ça, le nivveau de la Creuse est en baisse et les canards sont en paix. Il faut dire que je n'ai vu que des cols-verts, et si ça se trouve, ils ont viré tous les autres. La Faculté daignera-t-elle un jour s'intéresser à la géopolitique des palmipèdes ?